AIR CANADA ET SES PILOTES SE PRéPARENT à UNE GRèVE OU UN LOCK-OUT

Air Canada affirme dans un communiqué que les négociations contractuelles avec ses 5200 pilotes « s'approchent d'une impasse » et prépare « l'arrêt ordonné de ses activités » possiblement dès dimanche, en cas de grève. Les pilotes annoncent, de leur côté, l'ouverture en fin de semaine de leur quartier général de grève.

Si Air Canada impose une grève ou un lock-out et une fermeture opérationnelle, nous devons faire en sorte que nos pilotes soient pleinement soutenus, car ils seront dispersés dans le monde entier, déclare dans un bref communiqué une porte-parole de l'Air Line Pilots Association (ALPA).

« Air Canada a le pouvoir d’éviter une grève et les importantes perturbations que cela occasionne pour les voyages aériens », soutient Charlene Hudy, de l'ALPA, mais elle doit commencer par se montrer sérieuse à la table de négociation.

La compagnie aérienne qualifie d'excessives les revendications salariales du syndicat de ses pilotes.

Les pilotes doivent donner un préavis de 72 heures en cas de débrayage. Ils auront le droit de le faire à partir du 15 septembre. Il en sera de même si Air Canada déclenche un lock-out.

En cas de conflit de travail, le transporteur annonce qu'il suspendra progressivement ses vols (Air Canada et Air Canada Rouge) sur une période de trois jours, menant possiblement à une interruption totale dès le 18 septembre.

Air Canada estime qu'il est encore temps d'en arriver à une entente avec son groupe de pilotes, si l'ALPA modère ses revendications salariales, qui dépassent largement la moyenne des hausses salariales au Canada, soutient Michael Rousseau, PDG du transporteur, dans un communiqué.

À la fin de juin, une grève des mécaniciens de WestJet a mené à l'annulation de centaines de vols.

Impact sur les voyageurs

Air Canada permet déjà aux clients ayant une réservation entre le 15 et le 23 septembre d'apporter des changements sans frais ou de recevoir un crédit pour un autre voyage.

Nous rendons nos plans publics pour que les 110 000 personnes et plus qui voyagent avec nous chaque jour aient un portrait clair de la situation et puissent réduire le risque d'être bloquées en modifiant ou en reportant sans frais leurs voyages imminents, dit la compagnie aérienne.

En cas de grève ou de lock-out, les clients dont le vol est annulé se verront offrir un remboursement ou possiblement une place à bord d'un vol d'un autre transporteur.

Mais comme il est probable que les places à bord de vols d'autres transporteurs soient malheureusement très limitées pour toutes les sociétés aériennes, il se pourrait que le remboursement, l'acceptation d'un crédit pour un voyage futur ou l'acceptation d'une place à bord d'un vol d'Air Canada à une date ultérieure soient les seules options possibles, prévient Air Canada.

Nous sommes conscients des inconvénients que cette situation pourrait causer à nos clients, et nous en sommes désolés. Cependant, un arrêt ordonné est la seule option responsable à notre disposition, affirme Air Canada.

Le transporteur précise que les vols d'Air Canada Express se poursuivront en cas de grève parce qu'ils sont assurés par des transporteurs tiers.

Intervention d'Ottawa?

Air Canada presse ses pilotes de recourir à l'arbitrage.

Ottawa a déjà nommé un conciliateur et un médiateur pour faciliter les pourparlers en cours depuis 15 mois, indique le transporteur.

À défaut d'un règlement négocié, Air Canada s'attendrait à ce que le gouvernement intervienne, comme il l'a fait lors de récents conflits de travail, afin d'éviter une perturbation majeure pour les voyageurs canadiens et les autres parties prenantes, affirme la compagnie dans son communiqué.

Dans une déclaration écrite, le bureau du ministre du Travail Steven MacKinnon affirme qu'il « incombe aux deux parties de collaborer pour parvenir à un accord. Les médiateurs fédéraux soutiennent les parties à cette fin. »

Notre gouvernement croit fermement au processus de négociation collective et les Canadiens comptent sur les parties pour parvenir à un accord, ajoute le ministre.

À la suite de l'intervention du fédéral, les travailleurs en lock-out du Canadien National (CN) et du Canadien Pacifique Kansas City (CPKC) se sont vus imposer l'arbitrage exécutoire le mois dernier. Le syndicat des Teamsters conteste la mesure devant les tribunaux.

2024-09-09T11:52:41Z dg43tfdfdgfd