DES DEMANDEURS D’ASILE EN RENFORT POUR LA SAISON TOURISTIQUE 2024?

La pénurie de main-d’œuvre est l’un des défis que rencontre l’industrie touristique gaspésienne depuis quelques années. Embaucher des demandeurs d’asile pourrait faire partie de la solution.

Le Conseil québécois des ressources humaines en tourisme (CQRHT) a le mandat de recruter 1000 demandeurs d'asile par année dans l'industrie touristique de la province, dans le cadre d'un projet-pilote visant à soutenir la régionalisation et l’intégration des demandeurs d'asile au marché du travail.

Le directeur développement et tourisme durable chez Tourisme Gaspésie, Jean-Philippe Chartrand, estime que ce projet-pilote est très intéressant pour l'industrie touristique.

Il explique que pour les travailleurs étrangers temporaires, les entreprises doivent entreprendre des démarches pour qu’ils obtiennent un permis de travail. Nos demandeurs d'asile, ils ont déjà le permis de travail dans les poches, donc ils sont prêts à travailler très rapidement dans les entreprises, souligne-t-il.

Jean-Philippe Chartrand ajoute qu’il n’y a donc pas d’honoraires professionnels de consultants en immigration ni de billets d’avion à considérer, ce qui est un grand avantage pour les petites entreprises.

M. Chartrand souligne de plus que la majorité de ces demandeurs d'asile sont francophones, ont des diplômes d'études postsecondaires et souhaitent aller en région.

Ce projet-pilote de recherche et d’innovation financé par le ministère de l’Emploi et de la Solidarité sociale, d’une durée de trois ans (2023-2026), offre des services et un soutien professionnel pour les demandeurs d’asile au Québec, ainsi que l'accompagnement des employeurs.

Il vise à favoriser l’intégration et le maintien en emploi de 1000 participants par année dans le secteur touristique de la province de Québec, à soutenir la régionalisation et l’intégration des demandeurs d'asile au marché du travail.

Source : Conseil québécois des ressources humaines en tourisme (CQRHT)

Ceux qui vont offrir de bonnes conditions, comme de payer le transport pour se rendre dans notre région, vont se démarquer, pense Jean-Philippe Chartrand, soulignant du même souffle qu’avec 1000 demandeurs d’asile pour tout le Québec, il y aura de la concurrence.

Le défi du logement reste cependant un enjeu majeur en Gaspésie. Si un employeur a des contacts ou a des capacités d'héberger des travailleurs sur place, ça va être un facteur déterminant pour faciliter l'arrivée de cette main-d'œuvre-là en région, estime-t-il.

Un changement de culture

Pour lui, la région assiste à un changement de culture dans le secteur du tourisme. On n'a pas beaucoup connu ça en Gaspésie, parce qu'elle a toujours eu pas mal de main-d'œuvre disponible, souligne Jean-Philippe Chartrand.

Il ajoute que beaucoup de régions touristiques dans le monde vivent au rythme de travailleurs qui vont et qui viennent pour répondre aux besoins de l'industrie. Pour nous, c'est nouveau dans la région, remarque-t-il.

M. Chartrand affirme qu’en 2022, à la même période, l’industrie touristique gaspésienne cherchait plusieurs centaines d’employés. Nous n’avons pas de chiffre précis pour cette année, mais on peut facilement dire que c’est la même chose.

Il confie même que l’été dernier, Tourisme Gaspésie a eu peur de ne pas être capable de pourvoir les postes affichés pour le bureau d’information touristique à l’entrée de la région. On a travaillé différemment pour combler nos postes, témoigne-t-il. On a élargi notre recrutement au-delà du personnel étudiant qu'on avait l'habitude de courtiser. On a engagé une dame à la retraite et un monsieur en situation de handicap. On a accommodé les lieux pour qu’il puisse travailler.

Tourisme Gaspésie tiendra une rencontre d'information le 15 mars pour les entrepreneurs qui souhaitent élargir leur bassin de recrutement et se qualifier pour l’embauche d’un demandeur d’asile.

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