ET MAINTENANT, PLACE AU SPECTACLE DE L’éCLIPSE TOTALE

L’attente tire à sa fin : lundi après-midi, pour la première fois en 92 ans, il fera « nuit » en plein jour à Montréal. Hier, différents lieux de rassemblement dans le sud du Québec mettaient la touche finale à leurs préparatifs, des dizaines de milliers de personnes y étant attendues pour observer l’éclipse. L’excitation se faisait sentir de la métropole au mont Mégantic.

À Montréal, c’est au parc Jean-Drapeau que se prépare l’événement phare de cette journée pas comme les autres. Des kiosques scientifiques attendront les astronomes amateurs, qui pourront aussi entendre la musique de DJ Champion et de Diane Dufresne. L’astronome Laurie Rousseau-Nepton et l’astronaute David Saint-Jacques s’assureront d’éclaircir le phénomène auprès du grand public.

« On est fin prêts, évidemment, et on est électrisés ! » dit avec enthousiasme Véronique Doucet, directrice générale de la Société du parc Jean-Drapeau. « Chaque événement a sa signature, mais celle-là est vraiment particulière », indique-t-elle, non seulement en raison de sa nature scientifique, mais aussi parce qu’on ignore le nombre de personnes qui vont se présenter.

« Juste de notre côté, en matière d’organisation, on parle d’à peu près 500 personnes », précise Mme Doucet. Et c’est sans compter les services de sécurité. Les organisateurs distribueront gratuitement 150 000 lunettes de protection en suivant le principe « premier arrivé, premier servi ». Les activités seront concentrées à l’Espace 67, près de la sortie de la station de métro Jean-Drapeau, mais la totalité du parc demeurera accessible.

Les accès routiers risquent d’ailleurs d’être fort sollicités, d’autant plus que certains espaces de stationnement ont été réservés pour accueillir les visiteurs si l’espace venait à manquer sur le site principal. « On suggère fortement aux gens de venir sur nos îles en métro », ajoute la directrice générale.

Des activités sont aussi organisées aux quatre coins de la ville, notamment dans le Vieux-Port, où des éducateurs scientifiques du Centre des sciences de Montréal expliqueront ce phénomène rare aux curieux, tandis que le Cirque du Soleil se chargera de l’animation.

Mais si la frénésie s’est emparée de la métropole, en Estrie, c’est la folie.

« Les astres s’alignent » au mont Mégantic

À l’ASTROLab du parc national du Mont-Mégantic, l’éclipse totale durera 3 minutes 28 secondes, soit environ deux fois et demie plus longtemps qu’au parc Jean-Drapeau. « On est la capitale de l’astronomie, et les astres s’alignent pour nous », se réjouit Marie-Georges Bélanger, responsable du service à la clientèle et du marketing du parc national.

L’animateur André Robitaille et plusieurs experts de l’ASTROLab seront sur place pour une émission spéciale en direct de 14 h à 16 h sur les réseaux sociaux de l’institution. Dans la région, plusieurs parcs et autres lieux de rassemblement diffuseront aussi l’émission. Les 2500 billets pour y assister en personne ont tous été vendus.

Le parc a mobilisé une centaine d’employés pour l’occasion. « On a énormément d’[anciens] employés qui viennent en renfort », dit Mme Bélanger. « Ça fait des mois qu’on se prépare » pour l’événement, assure-t-elle. « On est prêts et on a vraiment hâte ! »

Les Cantons-de-l’Est pris d’assaut

« Dans les Cantons-de-l’Est, il y a plus d’une cinquantaine de sites d’observation organisés désignés officiellement », indique Lysandre Michaud-Verreault, directrice de la représentation et des communications à Tourisme Cantons-de-l’Est. « Ceux-ci peuvent recevoir entre 60 00 et 80 000 personnes. » Plusieurs sites organisés sont gratuits et ne nécessitent pas de réservations.

Au total, l’achalandage dans la région est difficile à prévoir, selon Mme Michaud-Verreault, « mais on sait que les éclipses, ça fait déplacer des centaines de milliers de personnes, donc on s’attend à ce genre de chiffres là ».

Le taux d’occupation des hôtels pour la fin de semaine qui se termine, y compris dimanche soir, est de 99 % dans la quasi-totalité des neuf MRC de la région, affirme-t-elle, alors que le taux d’occupation moyen se situe habituellement entre 31 % et 39 % en avril.

Sans surprise, l’entreprise d’hébergement et d’activités de plein air Au diable vert affiche complet. Située à Glen Sutton, près de la frontière états-unienne, elle est à l’endroit où l’éclipse durera le plus longtemps au Québec, soit 3 minutes 31 secondes.

Un spectacle sera animé par deux astronomes affiliés au planétarium qui se trouve sur les lieux. Le propriétaire, Jeremy Fontana, attend environ 500 personnes lundi, que ce soit dans l’amphithéâtre extérieur ou ailleurs sur le site.

« Les gens viennent juste de se rendre compte que l’expérience va être vraiment magique », selon M. Fontana, qui s’attend à ce que la région accueille plusieurs chasseurs d’éclipses provenant de régions où la météo sera moins clémente.

Un coup de main de dame Nature

Côté météo, « les conditions devraient être idéales », selon Dominique Martel, météorologue à Environnement Canada. Le ciel s’annonce dégagé dans tout le sud du Québec.

« En Ontario, ils ne sont pas aussi chanceux que nous », ajoute-t-il. À Niagara Falls, qui a déclenché l’état d’urgence, s’attendant à accueillir jusqu’à un million de visiteurs, les nuages risquent de gâcher le spectacle. « Si j’étais dans cette région-là, je ferais peut-être quelques heures de route, si c’est quelque chose qui me tient à coeur, pour venir du côté du Québec. »

Dans un communiqué diffusé vendredi dernier, le ministère des Transports et de la Mobilité durable prévoyait une circulation plus dense dans les régions où l’éclipse sera visible, ce qui compliquera les déplacements sur la route. Aux automobilistes qui seraient tentés de s’arrêter pour observer la chose, « le Ministère rappelle qu’il est interdit de s’arrêter sur les accotements ».

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