GRèVE à AIR CANADA : LE MINISTRE DU TRAVAIL RENCONTRE LES DEUX PARTIES

Des représentants du monde économique font pression sur le gouvernement fédéral pour éviter une grève des pilotes d'Air Canada. En réponse, le ministre du Travail rencontre les deux parties.

Le ministre McKinnon est en train de s'asseoir avec les deux parties, aujourd’hui, pour souligner à quel point il y a des millions de gens, de communautés, d'entreprises qui comptent sur Air Canada et les pilotes pour arriver à une entente a déclaré le premier ministre Justin Trudeau à la mi-journée depuis Vancouver.

Sans accord entre le transporteur et le syndicat des pilotes, chaque partie pourrait remettre un préavis de 72 heures de grève ou d’un lock-out dès dimanche, ce qui entraînerait un arrêt total du travail mercredi.

Une activité de fret vitale

La Chambre de commerce du Canada, de concert avec une cinquantaine d’organisations professionnelles, avaient écrit hier au ministre du Travail Steven MacKinnon pour qu’il intervienne à l’aide d’un arbitrage exécutoire.

Pour l'instant, nous restons fermes que les meilleures ententes se passent toujours autour de la table des négociations, a précisé indiqué Justin Trudeau.

Dans leur lettre, organisations représentant différents milieux économiques affirment notamment que le réseau de fret d’Air Canada est important pour l’importation et l’exportation de marchandises critiques et urgentes.

Ils donnent l’exemple des isotopes radioactifs, essentiels au traitement du cancer, qui ont une durée de vie de 48 heures et dont une interruption de l’approvisionnement aurait des conséquences catastrophiques.

Des retombées sur le tourisme et les congrès

Jasmin Guénette, vice-président aux affaires nationales de la Fédération canadienne de l'entreprise indépendante, redoute pour sa part les conséquences d’annulations de vols pour les particuliers.

Qu’il s’agisse de vacanciers ou de voyages professionnels, il y a un impact économique important sur plusieurs PME, notamment celles qui organisent des congrès, dans le secteur touristique, le commerce de détail, la restauration, détaille-t-il.

Dans un communiqué, Air Canada a également demandé au gouvernement d’imposer un arbitrage exécutoire pour éviter une perturbation majeure dans le transport aérien si les négociations devaient achopper.

Ian Lee, professeur associé à la Sprott School of Business de l’Université de Carleton,à Ottawa, rappelle que la pression est forte en particulier sur Air Canada, car la société totalise 51 % du nombre de sièges-kilomètres au pays selon Transport Canada.

En s’appuyant sur les exemples passés, il estime qu’il est probable que le gouvernement intervienne.

La réalité c’est que si vous exercez le droit de grève, dans le secteur des transports, c’est une courte étape avant que vous soyez renvoyé au travail soit avec une loi ou un arbitrage, ajoute-t-il, comme ce fut le cas cet été avec les compagnies ferroviaires Canadian National (CN) et le Canadien Pacifique Kansas City (CPKC).

Avec les informations d’Éric Plouffe, de La Presse canadienne et Metro Morning

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