INQUIéTUDE DE TOUTES PARTS FACE à UNE GRèVE DES PILOTES D’AIR CANADA

Un arrêt de travail dès mercredi prochain semble de plus en plus probable chez les pilotes d’Air Canada. Conséquences : des vols pourraient être annulés dès dimanche, ce qui suscite de l'inquiétude chez des passagers qui voyagent avec la compagnie aérienne au départ de Québec.

Vendredi matin, à l’aéroport Jean-Lesage, des dizaines de voyageurs enregistrent leurs bagages. Ils partent vers Halifax, Tokyo, Copenhague ou Toronto, tous avec Air Canada. S’ils peuvent s’envoler pour leur départ, ils ne savent pas s’ils pourront revenir avec la grève des pilotes qui plane au-dessus de leur tête.

Marc Brière s’apprête à partir vers Halifax. Il a dû modifier son trajet pour être certain de ne pas vivre les aléas d’une grève. Je repars d’Halifax samedi soir au lieu de dimanche pour éviter potentiellement de me faire annuler mon vol. J’ai une conférence à Ottawa plus tard au mois de septembre que je suis sur le bord d’annuler avec 150 participants à cause de la menace de grève, dit-il.

Mathilde Nogaro et Gilles-Christ Sulten ont quant à eux devancé leur vol à destination de Tokyo au Japon. On devait partir le 20, mais on a décidé de partir une semaine plus tôt pour être certain de partir. Après, est-ce qu’on reviendra ? On croise les doigts, dit l'homme.

Ça met un peu de stress dans les plans de voyage, mais on s’adapte, ajoute sa compagne.

D’autres voient la situation avec légèreté. Julie Déry part vers Copenhague avec quelques amies.

Effet domino

L’aéroport Jean-Lesage invite ses clients à suivre la situation auprès du transporteur. Selon son directeur adjoint aux affaires publiques, s’il y a grève, il y aura un effet domino sur le transport aérien.

Le transport aérien c’est très complexe. D'enlever deux heures, six heures de vol, ça vient complexifier la planification des vols pendants plusieurs jours, même plusieurs semaines. C’est pourquoi, il ne faut pas se fier seulement aux journées d’arrêt d’Air Canada, mais de suivre la situation en général. Des vols qui sont dans une ou deux semaines pourraient aussi connaître un retard ou une modification, affirme Étienne Cummings.

Cet effet domino, France Anctil, propriétaire du Club Voyage Alpha, le prévoit partout sur la planète. Air Canada, c’est un gros transporteur, c’est assez impressionnant les impacts. Ce n’est pas rigolo, dit l’agente de voyage.

Son entreprise est confrontée présentement à bien des clients inquiets et beaucoup de questions.

S’il y a grève, elle s’attend à passer la nuit de samedi à dimanche en mode travail pour accommoder tous ses clients touchés. On va contacter nos voyageurs, on va réviser nos dossiers, personne ne sera laissé dans le vide.

Des impacts jusqu’au Centre des congrès

Du 16 au 18 septembre 2024, le Centre des congrès de Québec accueille la conférence nationale de l'IAI Canada. Plus de 700 Canadiens devaient initialement y participer.

Caroline Lepage, PDG du Centre des congrès, affirme qu’une potentielle grève va diminuer le nombre de participants qui pour la plupart doivent se rendre à Québec en avion.

On espère qu’un maximum de gens puisse venir parce que ça aura un impact sur le Centre des congrès, mais aussi sur nos voisins pour ce qui est de l’hébergement dans les hôtels, des activités qui étaient prévues à l’extérieur du centre des congrès, déplore-t-elle.

Les consommateurs protégés

Charles Tanguay, porte-parole de l’Office de la protection du consommateur, rappelle que les clients d’Air Canada ont des droits à faire valoir en cas de grève.

Le transporteur peut effectivement proposer d’autres vols à un autre moment. Mais le voyageur est libre d’accepter ou de refuser cette offre. Si ça ne lui convient pas, il peut alors exiger un remboursement du billet d’avion, dit-il.

Il explique que si le voyageur a fait affaire avec une agence de voyages, il est, en plus, protégé par le Fond d’indemnisation des clients des agents de voyage. Si le défaut du transporteur aérien occasionne d’autres pertes, comme des nuits d’hôtel, une excursion, les clients peuvent obtenir une indemnisation, explique-t-il.

Autrement, il y a toujours la possibilité de demander à l’émetteur de sa carte de crédit, avec laquelle on a payé le vol, de nous rembourser.

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