OTTAWA VERSE 75 MILLIONS $ POUR RéSORBER L’ARRIéRé DE PLAINTES DES VOYAGEURS AéRIENS

Retards, annulations en série : après les fiascos des périodes achalandées dans les grands aéroports du pays, le gouvernement fédéral renforce les moyens de l’Office des transports du Canada (OTC) pour traiter les plaintes des passagers.

En visite à l’aéroport Pearson de Toronto, le ministre des Transports, Omar Alghabra, a annoncé mardi un financement de 75,9 millions $ sur 3 ans. Ces fonds doivent permettre l’embauche de 200 employés supplémentaires spécifiquement affectés à la résorption de l’arriéré de plaintes formulées à l’encontre des compagnies aériennes.

Les voyageurs ont des droits, et ces droits doivent être respectés par les compagnies aériennes, a déclaré M. Alghabra, selon qui l'arriéré s'élève actuellement à 42 000 plaintes.

Plus de 13 000 d'entre elles ont été déposées entre le 1er décembre et le 6 mars dernier.

Les fonds promis mardi représentent une hausse de plus de 70 % du budget de l'OTC, selon lui.

Les transporteurs bientôt incités à traiter les plaintes eux-mêmes?

Devant les journalistes, mardi, le ministre a reconnu que les perturbations qui ont eu lieu l'été dernier ont révélé certaines vulnérabilités du régime que nous avons. Une proposition de renforcement des droits des passagers sera donc présentée ce printemps à la Chambre des communes.

Nous voulons créer une incitation pour les compagnies aériennes afin qu'elles traitent elles-mêmes la plainte, au lieu de s'en remettre à l'OTC. Si elles choisissent de s'en remettre à l'OTC, la compagnie aérienne sera dissuadée de le faire.

Interrogé par Radio-Canada, le spécialiste de l'aviation civile Mehran Ebrahimi pense que le financement fédéral va accélérer le traitement des plaintes. Il reproche cependant au gouvernement sa tendance à l’improvisation continue face aux problèmes rencontrés depuis le retour à une situation prépandémique dans les aéroports.

Que ce soit pour la pénurie de douaniers, d'employés dans les bureaux des passeports ou maintenant pour les plaintes, à chaque fois, on laisse la situation se détériorer à un niveau inacceptable et après à un moment donné on va intervenir.

Omar Alghabra avait déjà déclaré son intention d'agir après plusieurs épisodes de chaos dans les aéroports l'été dernier et lors des fêtes de fin d'année.

Il s'agissait des premiers congés lors desquels les voyageurs ont profité du retrait de l'ensemble des restrictions liées à la COVID-19, ce qui a entraîné en un décalage entre le retour de l'achalandage de masse et la préparation dans les aéroports et chez les transporteurs aériens.

La réglementation actuelle exige qu'une compagnie aérienne dédommage les passagers lorsqu'un vol est retardé ou annulé pour une raison attribuable à la compagnie.

En cas de retard dû aux conditions météorologiques, les compagnies aériennes sont tenues d'en informer les passagers et de leur proposer une nouvelle réservation.

S'ils ne peuvent pas en obtenir une dans les 48 heures, la compagnie aérienne est tenue de leur offrir un remboursement.

Les transporteurs citent fréquemment des problèmes liés à la sécurité pour expliquer les vols annulés, ce qui est une exemption qui leur permet de rejeter les demandes d'indemnisation.

2023-03-14T14:09:11Z dg43tfdfdgfd