Les détenteurs de la carte Nexus, les militaires et les policiers de la GRC, notamment, devraient pouvoir passer plus rapidement à la sécurité cet été dans les aéroports de Toronto, Montréal, Vancouver, Edmonton, Calgary et Winnipeg grâce à des files d'attente réservées.
Le nouveau programme, appelé « voyageur vérifié », doit être en place d'ici le 21 juin dans ces aéroports.
Les enfants et les aînés de 75 ans et plus voyageant avec les personnes admissibles pourront aussi emprunter la file rapide, mais pas les dizaines de millions d'autres voyageurs.
Le ministre fédéral des Transports, Omar Alghabra, défend tout de même l'initiative.
Le fédéral n'a pas chiffré la réduction anticipée de l'attente.
Nexus, un programme canado-américain payant pour voyageurs fréquents préapprouvés, compte environ 1,7 million de membres, selon le fédéral. En guise de comparaison, l'aéroport Pearson de Toronto a accueilli à lui seul 35,6 millions de voyageurs en 2022, indique son site web.
En point de presse mardi, le ministre Alghabra a qualifié de « grand nombre » le chiffre de 1,7 million de détenteurs de la carte Nexus, ajoutant que leurs enfants et proches aînés seront aussi admissibles au nouveau programme.
Cela dit, il espère que plus de passagers opteront pour la carte Nexus, soulignant que ses détenteurs n'auront plus à sortir leur ordinateur portable et leurs liquides de leur sac ou à enlever leurs chaussures aux contrôles de sécurité grâce au nouveau programme « voyageur vérifié ».
Il ajoute qu'Ottawa « évalue » la possibilité d'élargir l'initiative, mais n'a pas plus de détails pour l'instant.
En mars dernier, l'Autorité aéroportuaire du Grand Toronto (GTAA) et des gens d'affaires avaient fait une sortie publique pour réclamer un programme de voyageurs dignes de confiance ouvert au grand public comme PreCheck (prévérification) aux États-Unis.
Pour y participer, les voyageurs américains doivent toutefois s'inscrire et soumettre leurs empreintes digitales.
Pour le directeur de l'Observatoire de l'aéronautique et de l'aviation civile, Mehran Ebrahimi, cette initiative est cosmétique
et ne règlera pas les problèmes de fond
dont souffrent les aéroports canadiens.
Il faudrait selon lui que le gouvernement envisage des projets structurants en consentant des investissements importants dans les infrastructures et la robotisation
.
Mardi, Karen Mazurkewich, de l'organisation GTAA, a affirmé qu'elle anticipait que le nouveau programme d'Ottawa allait « par ricochet » aider à réduire l'attente à la sécurité pour tous les voyageurs.
Elle a toutefois ajouté que l'Autorité aéroportuaire a « hâte que l'admissibilité [au programme] soit élargie ».
Pour sa part, le ministre Alghabra dit croire que les aéroports sont prêts pour la saison achalandée d'été et que les perturbations estivales de l'an dernier pourront être évitées.
Nada Semaan, présidente de l'Administration canadienne de la sûreté du transport aérien (ACSTA), ajoute que l'agence dépasse actuellement ses objectifs de recrutement de personnel. Je touche du bois
, dit-elle. Ça augure bien pour l'été.