Le voyage d’affaires d’une résidente de la région d’Ottawa s’est transformé en véritable périple, jeudi, en raison des problèmes techniques chez Air Canada. Delphine Nakache est arrivée à Beyrouth avec 16 heures de retard et reproche à la compagnie et ses partenaires d’avoir laissé des passagers dormir sur le sol d’un aéroport, et de ne pas les avoir tenus au courant de la situation.
C’est le chaos que ça engendre, le stress que ça crée
, déplore Mme Nakache.
Son avion devait quitter Montréal un peu après 20 h, le 1er juin, mais elle rapporte que le décollage a été repoussé de plus de quatre heures. Dans un courriel dont Radio-Canada a pu prendre connaissance, Air Canada a justifié ce retard par des problèmes informatiques.
En effet, le transporteur a dû annuler ou retarder des centaines de vols jeudi et vendredi en raison de problèmes techniques ; le deuxième événement du genre en moins d’une semaine.
Déjà à Montréal, Mme Nakache savait qu’elle manquerait son vol de correspondance à Genève. Malgré les préoccupations de plusieurs passagers, la compagnie les a tout de même laissés partir, les assurant qu'ils seraient pris en charge une fois à Genève, raconte-t-elle.
Rendus en Suisse, ils étaient toujours dans le flou. Un employé d’une compagnie aérienne a finalement appris à Mme Nakache et aux autres passagers qu’ils devaient transiter par la Turquie pour se rendre à Beyrouth.
On a l’impression qu’il y avait de la place sur d’autres vols [à destination de Beyrouth]. On a vérifié de notre côté
, raconte Mme Nakache.
Mme Nakache affirme que plusieurs voyageurs s’étaient fait promettre une chambre d’hôtel pour se reposer une fois qu’ils seraient rendus à Istanbul, ce qui ne s’est pas concrétisé. Elle déplore que plusieurs personnes vulnérables aient dû dormir sur le sol de l’aéroport.
Parmi les passagers, il y avait une personne qui était très âgée, une avec une condition cardiaque, au moins une personne avec des jeunes enfants
, précise-t-elle.
Mme Nakache est finalement arrivée au Liban samedi, un jour plus tard que prévu.
Il faut que ça change
Mme Nakache est toujours en contact avec plusieurs voyageurs qui étaient sur le même vol et qui sont encore éprouvés.
Bien sûr on est en santé, bien sûr on a survécu et il y a beaucoup plus traumatisant comme événement, mais ce n’est pas normal
, lance-t-elle.
Ils songent maintenant à faire une demande de compensation auprès d’Air Canada.
On le fait pour s’assurer que ça ne se reproduise pas. On le dit souvent dans le cas d’Air Canada. On entend souvent des histoires comme ça, et à un moment donné, il faudra qu’on soit pris au sérieux
, fait-elle valoir.
Si ces démarches ne portent pas fruit, Mme Nakache pense même entreprendre une action collective.
Ce n’est pas normal qu'une compagnie comme Air Canada ne mette pas les passagers en priorité. On ne s'est pas sentis encadrés du tout. Il faut que ça change. Ce n’est pas normal qu'on ait à vivre des choses comme ça surtout dans le contexte actuel où les billets sont quand même très chers
, plaide Mme Nakache.
Dans une réponse érite envoyée à Radio-Canada, Air Canada explique qu’elle ne peut commenter directement cette situation, mais elle affirme traiter directement
avec ses clients. La compagnie invite toutefois Mme Nakache à contacter son service à la clientèle.
Avec les informations d’Emmanuelle Poisson
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