UNE éQUIPE POUR ATTéNUER LE CHOC CULTUREL DES INUIT à L’AéROPORT DE MONTRéAL

Dans le cadre d'un programme de la société Makivvik, cinq personnes se relaient à l'aéroport de Montréal pour prêter assistance aux Inuit qui sont de passage dans la métropole pour différentes raisons.

Quatre ans après que le décès de la sœur de Kautjak Qaunnaaluk d'une overdose alors qu'elle était sans domicile fixe à Montréal, la travailleuse de première ligne s'efforce de faire en sorte que cela ne se reproduise pas.

Originaire d'Ivujivik, dans le Nord-du-Québec, Kautjak Qaunnaaluk fait partie d'une équipe de cinq travailleurs inuit à l'aéroport international Pierre-Elliott-Trudeau de Montréal, en rotation sept jours sur sept. Cela fait partie d'un nouveau projet géré par la Société Makivvik l'organisation représentant les Inuit du Nunavik dans le Nord-du-Québec.

Pour moi, aider la communauté dans les rues ou ici à l'aéroport fait partie d'un parcours de guérison, affirme Mme Qaunnaaluk.

Elle raconte que sa sœur s'est retrouvée sans logement à Montréal après avoir voyagé vers le sud en tant qu'accompagnatrice médicale d'un membre de sa famille. Lorsque Kautjak a vu une offre d'emploi pour le poste de travailleuse de première ligne à l'aéroport, elle s'est sentie poussée à poser sa candidature.

C'est poignant, déclare-t-elle. En même temps, c'est aussi valorisant de savoir que j'ai peut-être empêché qu'une telle chose ne se produise.

Portant des brassards jaunes, l'équipe se concentre sur le soutien et la prévention tout en offrant de l'aide aux Inuit dans leur langue maternelle lorsqu'ils arrivent à Montréal.

Ils sont également là pour aider les personnes qui veulent rentrer chez elles à s'y retrouver dans les procédures de l'aéroport.

Même quelque chose d'aussi banal que l'annulation d'un vol peut déclencher une spirale qui peut mener à l'itinérance si la personne n'a pas les ressources nécessaires pour se ressaisir et trouver comment obtenir un autre vol pour rentrer chez elle ou encore se trouver un toit entre-temps.

Mme Qaunnaaluk explique qu'elle a déjà aidé une personne sans domicile fixe à retourner dans sa communauté.

Ils sont bloqués et finissent dans la rue, explique-t-elle. Tout ce dont ils ont besoin, c'est de parler à quelqu'un, c'est tout. Pour moi, c'est quelque chose d'important de pouvoir faire cela.

Vendredi a marqué la fin de la première semaine complète de travail pour l'équipe, souligne M. Partridge. Il explique que le programme a été élaboré pendant près d'un an et qu'il est le premier de ce type géré par une organisation inuit.

Nous essayons de nous assurer que nous ne laissons personne derrière nous, explique-t-il. C'est un véritable défi pour nous d'essayer de comprendre comment nous pouvons aider tout le monde, tout en sachant que c'est vraiment nécessaire.

M. Partridge explique qu'en plus de donner des conseils aux passagers sur l'aéroport, l'équipe met en garde contre les dangers potentiels de la ville.

Nous essayons simplement de leur conseiller d'être un peu plus attentifs à ce qui pourrait arriver et de suivre leurs plans. Dans le nord, le monde est complètement différent de ce que nous voyons ici, avance-t-il. Cela sera donc très bénéfique pour notre communauté.

Déménager dans une grande ville peut être extrêmement isolant, déclare Dorina Aragutak, assistante administrative à la maison Miyoskamin. Elle explique que les Inuit doivent souvent se rendre dans le sud pour obtenir des soins médicaux ou des services, mais qu'ils risquent de subir un choc culturel une fois arrivé.

Elle avance que les programmes, comme celui de l'aéroport, peuvent aider à combler l'écart, en permettant aux Inuit de retomber plus facilement sur leurs pieds lorsqu'ils arrivent dans une nouvelle ville.

Je ne disposais pas de ces ressources lorsque je suis arrivée dans le sud, affirme Mme Aragutak.

Il est difficile de s'adapter [en partant d'une] petite communauté à une grande communauté, vous devez alors faire face à beaucoup de choses dont vous ne soupçonniez pas l'existence auparavant.

Moses Aronsen, travailleur de première ligne du programme Vers un chez-soi et Inuit urbain de Makivvik, explique que l'équipe a approché des passagers pour leur demander s'ils avaient besoin d'aide pour trouver un logement, obtenir des papiers d'identité ou se déplacer.

Si vous ne connaissez personne ici, il est d'autant plus difficile de se déplacer dans la ville, explique Moses Aronsen.

Il ajoute que l'un des points forts de son nouveau rôle est de pouvoir interagir directement avec les membres de sa communauté.

Cela ne fait que trois semaines et les gens reconnaissent déjà les services et le fait que ce que nous faisons aide vraiment notre communauté, affirme Moses Aronsen.

D'après un texte de Rachel Watts, de CBC

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