VIVRE SA PASSION DU RAFTING EN FAMILLE EN ÉQUATEUR

Pourquoi se contenter de vivre sa passion quelques mois par année quand on peut pagayer à l’année dans le sud? Tel est le concept qui a poussé deux Québécois, Éric Boily et Benoit Renaud, à lancer une entreprise de rafting en Équateur. Et tant qu’à y être, les deux amateurs d’eau vive adaptent la vie de famille autour de cette nouvelle réalité.

«On veut lancer une entreprise de descente de rivière en rafting sur des rivières incroyables d’Équateur», soutient Éric Boily, un amoureux des rivières établi au Métabetchouan, au Lac-Saint-Jean.

C’est son ami, Benoît Renaud, le propriétaire de Rafting Nouveau Monde qui lui a fait découvrir les rivières de l’Équateur en 2019. «Je vais pagayer là-bas depuis 11 ans et je suis tombé en amour avec la place», souligne le natif de Bellechasse. En 2018, il a même décidé d’acheter un terrain de 26 hectares en bordure de la rivière Cosanga.

«À 60 000 $, c’était une occasion de fou», dit-il, ajoutant qu’il peut voit trois grosses cascades de plus de 50 mètres de chez lui.

L’année suivante, le père d’une petite fille de cinq ans invite Éric Boily et sa famille à venir jouer dans les rivières équatoriennes avec sa gang.

«On s’amusait les deux familles ensemble et on se relayait pour s’occuper des enfants», relate Éric Boily, père de deux enfants, Sophia, 16 ans, et Léo, 13 ans.

La qualité des rivières et le plaisir passé en famille ont fait en sorte qu’il est revenu deux ans plus tard, en 2021. Et c’est à ce moment que le projet d’entreprise de rafting a pris forme.

Lancer une entreprise en Équateur

«J’ai toujours eu en tête la création d’une entreprise de rafting à Baeza, mais c’est davantage avec Éric que je sentais avoir l’énergie et les connaissances nécessaires pour le faire, souligne Benoît Renaud. Éric est vraiment un bon guide de rafting et je me sentais davantage en confiance de partir le projet avec lui.»

L’idée a fait son chemin et les deux hommes se sont lancés, en créant Rainforest Rafting.

Pour l’instant, l’entreprise peut seulement accueillir des clients qui ont réservé à l’avance, par l’entremise de son volet canadien, car la paperasse n’est pas encore réglée pour le lancement officiel de l’entreprise en sol équatorien.

En attendant, ils ont commencé à construire «la base de raft», où ils accueilleront les touristes. En plus de prévoir de l’espace pour entreposer les équipements, les entrepreneurs ont aussi construit une petite maison de neuf chambres pour y loger lorsqu’ils seront sur place. «Ça fait un bâtiment de 35 par 54 pieds, avec une galerie en porte à faux», explique Éric Boily.

Quelques entreprises de kayak existent déjà dans le secteur, mais aucune entreprise de rafting n’est encore établie dans le secteur de Baeza, une ville située à une heure trente de la capitale, Quito. C’est pourquoi Éric et Benoit souhaitent développer ce créneau dans un endroit où l’on retrouve une quantité incroyable de belles rivières pagayables.

À même le site de la base de raft, il est possible d’accéder à plus de 35 kilomètres de descente de rivière et dans les alentours de Baeza, on retrouve plus de 150 km de rivières navigables, note Benoit Renaud, notamment sur la rivière Quijos, le principal terrain de jeu pour le rafting.

En plus du kayak, l’entreprise souhaite aussi offrir des sorties en kayak gonflables, des embarcations qui permettent aux néophytes de descendre de gros rapides sans danger, sur des rivières qui son sont loin d’être ennuyantes, lance Éric Boily. Au Québec, on retrouve souvent des sections calmes entre les rapides, mais en Équateur, les rapides se succèdent sans arrêt. «Ici, les plats n’existent pas et on doit se reposer dans les petits rapides», dit-il. «Les récupérations sont plus difficiles, mais on s’habitue.»

Les deux entrepreneurs souhaitent notamment initier des jeunes locaux à la pratique du kayak et former des guides, afin de créer des emplois bien payés. «Le salaire moyen est de 400 $ américains par mois en Équateur, alors qu’un guide peut faire entre 80 et 100 $ par jour», remarque Éric Boily.

Un pays sécuritaire?

Au cours des derniers mois, l’Équateur a été frappé par une vague de violence par des organisations criminelles liées au trafic de drogue. Le Canada a notamment émis un avertissement aux voyageurs au cours des derniers mois, mais le niveau d’alerte a été abaissé en février. Le gouvernement suggère de faire preuve d’une grande prudence et d’éviter les zones frontalières, où se déroulent la majorité des conflits.

Selon Éric Boily et Benoit Renaud, la zone située près de Beaza est épargnée par les conflits, qui se déroulent sur la côte et aux frontières avec le Pérou et la Colombie.

Vivre quatre mois par année en famille en Équateur

Pour Éric Boily et Benoit Renaud, investir dans une entreprise de rafting en Équateur est une façon de vivre passé encore plus de temps sur les rivières, tout en passant du temps à l’étranger en famille.

«J’ai découvert le rafting quand j’avais 18 ans et j’ai tout de suite suivi un cours pour devenir guide», mentionne Éric Boily. C’est d’ailleurs sur les eaux de la rivière Métabetchouan qu’il a rencontré sa conjointe, Sandie Poitras, elle aussi une passionnée d’eau vive.

Quand les enfants sont arrivés, Éric voulait construire sa maison. C’est alors qu’il a suivi un cours de charpenterie menuiserie, lui permettant aussi de développer un métier. Tous les étés, le couple a choisi de demeurer guide de rafting sur la rivière Métabetchouan, afin de conserver un contact de proximité avec la rivière. «Je suis bien sur l’eau», dit-il simplement.

Avec la création de Rainforest Rafting, la famille passera désormais quatre mois par année en Équateur, de novembre à février.

Les enfants, Sofia 16 ans et Léo 13 ans, se sont bien adaptés au mode de vie. «La vie est beaucoup plus relaxe ici», remarque Sofia, qui apprécie le rythme de vie. Un point de vue partagé par Léo. Au lieu de se rendre à l’école (le pavillon Wilbrod-Dufour), ils peuvent faire leurs cours à distance quand ils le souhaitent grâce à l’enseignement modulaire. Quand ils le souhaitent, ils vont pagayer sur les rivières avec leurs parents.

En côtoyant les locaux des touristes internationaux, les enfants s’ouvrent aux cultures du monde entier et ils parlent maintenant l’anglais et l’espagnol.

Benoit Riendeau est si passionné de l’eau vive, qu’il est devenu enseignant en physique, notamment en mécanique des fluides, à l’École de technologie supérieure. Chaque année, il aménage son horaire de chargé de cours pour passer quatre mois par année en Équateur, avec sa conjointe Emmanuelle et sa petite fille de cinq ans, Odalie. «L’eau vive, c’est ma passion», dit-il, ajoutant que sa conjointe profite aussi des rivières, mais qu’elle préfère le jardinage. La petite s’adapte pour sa part très bien à la vie équatorienne, car elle parle déjà l’espagnol et elle comprend très bien l’anglais. Elle a aussi commencé sa formation de rafting.

Comme le dit le dicton, les voyages forment la jeunesse!

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Guillaume Roy, Initiative de journalisme local, Le Quotidien

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