WASHINGTON REPRENDRA SON AIDE à L'UKRAINE ET KYIV SE DIT OUVERT à UN CESSEZ-LE-FEU

L'administration Trump a annoncé mardi la levée de la suspension de son aide militaire à l'Ukraine et de son partage de renseignements avec Kyiv, plus d'une semaine après avoir imposé ces mesures pour inciter le président ukrainien Volodymyr Zelensky à entamer des négociations afin de mettre fin à la guerre avec les forces d'invasion russes.

L'Ukraine s'est également déclarée ouverte à un cessez-le-feu de 30 jours avec la Russie, sous réserve de l'accord du Kremlin.

Le secrétaire d'État américain Marco Rubio a affirmé que les États-Unis présenteraient l'offre de cessez-le-feu au Kremlin.

Ces annonces ont été faites alors que de hauts responsables ukrainiens et américains ont ouvert des négociations en Arabie saoudite visant à mettre fin à la guerre de trois ans menée par Moscou contre Kyiv, et quelques heures après que la Russie a abattu plus de 300 drones ukrainiens. Il s'agit de la plus importante attaque de l'Ukraine depuis que le Kremlin a ordonné l'invasion à grande échelle de son voisin.

L'envoyé spécial du président Donald Trump, Steve Witkoff, devrait se rendre à Moscou avant la fin de la semaine, où il pourrait rencontrer le président russe Vladimir Poutine, selon une personne proche du dossier, mais non autorisée à commenter publiquement. Cette personne a averti que le calendrier pourrait être modifié.

Les défenses aériennes de la Russie ont abattu 337 drones ukrainiens dans 10 régions russes dans la nuit de lundi à mardi, ont annoncé des responsables militaires. Deux personnes ont été tuées et 18 autres ont été blessées, dont trois enfants, selon les autorités.

La plupart des drones ukrainiens tirés sur la Russie pendant la nuit — 126 d'entre eux — ont été abattus au-dessus de la région de Koursk, de l'autre côté de la frontière avec l'Ukraine, dont certaines parties sont contrôlées par les forces de Kyiv. Environ 90 autres ont été abattus au-dessus de la région de Moscou, selon le ministère russe de la Défense.

Le maire de Moscou, Sergueï Sobianine, a révélé que plus de 70 drones avaient ciblé la capitale russe et avaient été abattus en vol.

Les autres régions attaquées comprennent Belgorod, Briansk et Voronej, à la frontière avec l'Ukraine, ainsi que Kalouga, Lipetsk, Nijni Novgorod, Orel et Riazan, qui se trouvent plus à l'intérieur de la Russie.

Le gouverneur de la région de Moscou entourant la capitale, Andreï Vorobiov, a fait savoir que l'attaque avait endommagé plusieurs immeubles résidentiels et plusieurs voitures.

Les vols ont été temporairement restreints à l'entrée et à la sortie de six aéroports, dont Domodedovo, Vnoukovo, Cheremetièvo et Joukovski, juste à l'extérieur de Moscou, ainsi qu'aux aéroports des régions de Iaroslavl et de Nijni Novgorod.

Le trafic ferroviaire à travers la gare de Domodedovo, dans la région de Moscou, a également été brièvement interrompu, ont rapporté des responsables locaux.

Les autorités locales ont par ailleurs signalé la destruction de drones dans les régions de Toula et Vladimir, adjacentes à la région de Moscou. Il n'a pas été possible de savoir dans l'immédiat pourquoi ces régions n'ont pas été mentionnées dans le communiqué du ministère russe de la Défense.

De son côté, la Russie a lancé 126 drones et un missile balistique vers l'Ukraine, a indiqué la force aérienne ukrainienne.

Négociations en Arabie saoudite

Les pourparlers en Arabie saoudite reflètent une nouvelle poussée diplomatique après une dispute sans précédent qui a éclaté lors de la visite du président Volodymyr Zelensky à la Maison-Blanche le 28 février.

Des responsables ukrainiens ont déclaré lundi à l'Associated Press qu'ils proposeraient un cessez-le-feu couvrant la mer Noire, ce qui permettrait une navigation plus sûre, les frappes de missiles à longue portée qui ont touché des civils en Ukraine, ainsi que la libération de prisonniers.

Ces deux responsables ukrainiens ont également affirmé que Kyiv était prêt à signer un accord avec les États-Unis sur l'accès aux minéraux de terres rares de l'Ukraine — un accord que le président américain Donald Trump souhaite obtenir.

Le Kremlin n'a offert publiquement aucune concession. La Russie a assuré qu'elle était prête à cesser les hostilités à condition que l'Ukraine abandonne sa candidature à l'OTAN et reconnaisse les régions occupées par Moscou comme russes.

Les forces russes maintiennent l'élan sur le champ de bataille depuis plus d'un an et progressent sur des points sélectionnés le long de la ligne de front de 1000 kilomètres, en particulier dans la région de Donetsk.

The Associated Press

2025-03-11T04:31:48Z